📜 "L’idée de justice repose d’abord sur l’égalité. Ce n’est qu’ensuite qu’elle peut se différencier en équité." - La balance
Et si c'était vous ?
Camille, 49 ans, est venue me voir concernant une relation BDSM qui l’a profondément marquée par un sentiment d’injustice. Dominante dans une relation avec son soumis, Thomas, elle avait établi un cadre clair où chaque règle devait être respectée. En échange de son obéissance, elle lui offrait protection, guidance et reconnaissance.
Pourtant, un jour, elle a découvert que Thomas négociait secrètement avec une autre Dominante sur un forum, remettant en cause l’équilibre qu’elle pensait avoir instauré.
Pourquoi cette situation lui semblait-elle si insupportable ? Pourquoi ce sentiment d’injustice était-il plus violent que la simple trahison d’un contrat ?
Camille avait grandi dans une famille où les décisions étaient imposées sans discussion. Petite, elle avait appris que l’autorité était souvent arbitraire et que les règles servaient les intérêts des plus puissants. L’injustice vécue avec Thomas venait raviver cette profonde blessure.
En devenant adulte et Dominante, elle avait cru pouvoir recréer un cadre où l’autorité serait juste et partagée… Vraiment ? 🤔
⚠️ Le risque ?
Camille n’avait pas simplement construit une relation BDSM, elle avait tenté de recréer une forme de justice absolue, où chacun aurait une place définie et équilibrée. Mais en cherchant à instaurer une équité parfaite à travers des règles strictes, elle n’a pas vu que la perception de la justice est toujours subjective.
L’injustice ressentie n’était pas seulement liée au comportement de Thomas, mais à l’illusion que des règles claires suffisent à garantir l’équilibre des relations humaines.
L’injustice : entre égalité et pouvoir
Dans son ouvrage Le jugement moral chez l'enfant (1932) , Piaget décrit comment les enfants passent d'une vision rigide de la justice (justice égalitaire) à une compréhension plus flexible et contextuelle (justice équitable).
Dans le BDSM, où les relations sont souvent encadrées par des contrats explicites, la justice égalitaire semble évidente. Pourtant, comme l’a vécu Camille, l’application rigide d’une règle ne garantit pas un sentiment de justice pour toutes les parties.
L’injustice surgit lorsqu’un déséquilibre de pouvoir est perçu, même si les règles sont respectées.
1. Comment la perception de l’injustice influence les dynamiques BDSM ?
Notre rapport à l’injustice se construit dès l’enfance. Piaget a démontré que les jeunes enfants perçoivent d’abord la justice comme un ensemble de règles absolues imposées par l’autorité, avant d’apprendre à nuancer en fonction du contexte.
Cette distinction se retrouve dans les relations BDSM :
1.1. La soumission comme quête d’une justice absolue
Certain·es soumis·es recherchent une relation où les règles sont claires et immuables, espérant ainsi éviter tout sentiment d’injustice.
📌 Exemple concret :
⚠️ Le risque ? Un cadre trop rigide peut générer un sentiment d’injustice non exprimé, qui pousse à la transgression au lieu d’encourager un dialogue sincère.
1.2. La domination comme moyen de restaurer une justice personnelle
D’autres, comme Camille, deviennent Dominant·es pour imposer une forme de justice qu’ils·elles estiment juste, souvent en réaction à un passé marqué par l’arbitraire ou la frustration.
📌 Exemple concret :
⚠️ Le risque ? L’idée d’une justice universelle peut être illusoire. Chaque individu perçoit l’équilibre différemment, et imposer une vision unique peut paradoxalement engendrer le sentiment d’injustice que l’on cherche à éviter.
2. Quelques biais psychologiques en jeu
🔍 Le biais de justice immanente (Piaget, 1932)
Les personnes ont tendance à croire que toute transgression entraîne naturellement une sanction, comme si une force supérieure rétablissait l’équilibre. Ce biais peut engendrer une obsession pour les règles et une incapacité à accepter que certaines injustices restent sans réparation.
🔍 Le biais de justification du système (Jost & Banaji, 1994)
Ce biais pousse les individus à rationaliser et défendre des systèmes injustes, car les remettre en question signifierait admettre leur propre vulnérabilité. Une soumise peut ainsi se convaincre que l'injustice fait "naturellement" partie de la dynamique BDSM.
🔍 Le biais du jugement moral rigide (Turiel, 1983)
Certaines personnes perçoivent les actes comme intrinsèquement bons ou mauvais, sans nuance contextuelle. Dans une relation BDSM, cela peut mener à des incompréhensions si les partenaires n’ont pas la même lecture de ce qui est juste ou non.
3. Comment éviter que le sentiment d’injustice ne fragilise votre relation BDSM ?
✅ 3.1. Accepter que la justice est subjective
Comme le souligne Piaget, l’enfant apprend avec l’âge que l’équité prime sur une égalité rigide. Appliquer cette logique à votre relation signifie comprendre que ce qui semble juste pour vous peut ne pas l’être pour l’autre.
✅ 3.2. Privilégier la communication au contrôle
Au lieu d’imposer des règles inamovibles, créer un espace d’échange où chacun peut exprimer son ressenti sans crainte de sanction.
📌 Quelques pistes :
✅ 3.3. Définir ensemble ce qui est juste
Plutôt que d’imposer une vision de la justice, explorer ensemble ce qui fait sens pour vous deux. Cela peut passer par des discussions ouvertes sur les limites, les attentes et la flexibilité nécessaire à une relation équilibrée.
👉 Un bon test : Demandez-vous si vous appliquez une justice basée sur la compréhension mutuelle ou sur une rigidité qui sert avant tout votre propre besoin de sécurité.
Conclusion : BDSM et injustice, entre équilibre et subjectivité
L’injustice n’est pas seulement une réalité objective, c’est avant tout une perception individuelle influencée par notre histoire et notre rapport au pouvoir. Dans le BDSM, où les rôles sont définis par des contrats et des règles explicites, il est tentant de croire que la justice découle naturellement du respect des accords. Pourtant, comme l’a montré Camille, l’application stricte des règles ne garantit pas toujours un sentiment d’équité.
🎯 L’objectif ? Trouver un équilibre entre structure et flexibilité, où la justice n’est pas imposée d’en haut, mais construite ensemble à travers une dynamique vivante et évolutive.
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Ecrit par
Olivier Pairon
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