Le rejet : Quand le BDSM devient un espace d’acceptation… ou de répétition du schéma de rejet

"Être rejeté·e est parfois la meilleure chose qui puisse arriver : cela nous force à nous accepter nous-mêmes."

Cas d'école

Laissez moi vous parler de Christophe, un de mes patients que j’ai accompagné suite à une perte de repères et une confusion grandissante dans son esprit.

- Christophe, 29 ans, a grandi dans une famille où l'affection était rare et conditionnelle : il fallait "mériter" l'amour par la réussite ou la conformité aux attentes familiales. Petit dernier d'une fratrie où il s'est toujours senti de trop, il a développé une profonde peur du rejet et une croyance inconsciente : "Je ne suis digne d'attention que si je prouve ma valeur."


Dans le BDSM, Christophe trouve une forme de validation à travers la douleur et l'endurance . En tant que soumis masochiste, il ressent un profond soulagement lorsqu'une Dominante le pousse à ses limites et le félicite ensuite pour sa résistance. Chaque marque laissée sur son corps devient une preuve tangible qu'il est « accepté », qu'il a de la valeur.

Pourtant Christophe le vit mal, après chaque séance et les jours qui suivent, il culpabilise et ne comprend pas pourquoi il est “comme cela”....

⚠️ Le risque ?
Christophe ne réalise pas que sa recherche de douleur n'est pas uniquement une préférence mais une tentative érotique inconsciente de recréer son schéma familial : souffrir pour mériter l'attention et l'amour . Tant qu'il ne prend pas conscience de cette blessure, il risque de tomber sur des partenaires abusifs qui exploiteront ce besoin de validation sans se soucier de ses limites réelles (c'est aussi le message inconscient qu'il transmet).


Le rejet : quand le BDSM devient un espace d’acceptation

La blessure de rejet touche à l’identité profonde. Elle naît généralement très tôt dans l’enfance, souvent dès les premiers liens d’attachement. Un enfant qui se sent ignoré, incompris ou rejeté par ses figures d’attachement développe une peur viscérale d’être "de trop", ce qui va impacter sa construction psychologique et relationnelle.

Jean-Paul Sartre soulignait que le regard de l’autre nous façonne et que l’absence de reconnaissance peut engendrer une souffrance existentielle (L’Être et le Néant, 1943). Dans l’univers BDSM, cette blessure peut se manifester par une quête d’acceptation absolue qui peut soit être réparatrice, soit, au contraire, maintenir l’individu dans un schéma de rejet inconscient.


1. Comment la blessure de rejet s’exprime dans le BDSM ?

Les personnes ayant souffert de rejet peuvent être attirées par le BDSM pour des raisons diverses, souvent inconscientes. Deux tendances principales se dégagent.


1.1. La soumission comme quête d’appartenance absolue

Pour certain·es soumis·es, l’espace BDSM devient un refuge où l’on peut être pleinement accepté·e sans masque. Sous la domination d’un·e Maître·sse, l’individu ressent enfin une place définie et un rôle clair, évitant ainsi l’angoisse du rejet.

Exemple concret :

  • Chloé, 34 ans, a toujours eu peur d’être abandonnée dans ses relations amoureuses. Dans le BDSM, elle trouve du réconfort dans une relation D/s (Domination/soumission) où les règles sont claires et où elle se sent "choisie" en permanence. L’idée d’appartenir à un dominant atténue sa peur du rejet, mais elle ne réalise pas qu’elle cherche à combler une faille émotionnelle plus profonde.

⚠️ Le risque ?
Si le lien D/s est sain et équilibré, il peut être réparateur. Mais dans un cadre toxique, la personne soumise peut accepter des limites qu’elle ne poserait pas en temps normal, par peur d’être rejetée à nouveau. Cela peut mener à des dynamiques de contrôle excessif, voire à des relations abusives déguisées en relation BDSM.


1.2. La domination comme prise de contrôle sur son propre rejet

Certaines personnes blessées par le rejet se tournent vers la domination comme une manière de renverser leur vécu. Elles prennent le pouvoir pour ne plus jamais être dans la position de l’enfant rejeté.

Exemple concret :

  • Samuel, 42 ans, a grandi avec un père distant et critique, ce qui lui a laissé un fort sentiment d’infériorité. Dans son rôle de Dominant, il trouve une forme de revanche : il est celui qui impose les règles, qui décide de l’attention qu’il donne ou refuse, renversant ainsi la douleur de son rejet initial.

⚠️ Le risque ?
Si cette dynamique est inconsciente, la domination peut devenir un moyen de compenser un manque d’estime de soi plutôt qu’une véritable exploration du pouvoir et du contrôle. Dans certains cas, cela peut mener à une hyper-exigence envers les soumis·es, voire à une incapacité à exprimer de la vulnérabilité.

2. Les biais psychologiques impliqués

🔍 Le biais de confirmation (Tversky & Kahneman, 1974) :
Ce biais nous pousse à rechercher des situations validant notre perception de nous-mêmes. Une personne qui s’est toujours sentie "de trop" pourrait inconsciemment choisir des partenaires ou des dynamiques qui renforcent ce sentiment, même si cela lui est nocif.

🔍 Le biais de l’attention sélective : Nous avons tendance à nous focaliser sur les expériences qui confirment notre peur du rejet. Une personne soumise ayant peur d’être abandonnée pourrait interpréter le moindre retard d’un Dominant comme une preuve qu’elle n’est pas assez bien, ignorant les autres signes d’attention qu’elle reçoit.

🔍 Le biais de l’auto-réalisation de la prophétie : Si quelqu’un pense être destiné·e au rejet, il ou elle adoptera inconsciemment des comportements qui vont provoquer ce rejet (exemple : tester les limites jusqu’à être "punie" ou ignorée).

3. Comment éviter que cette blessure ne guide inconsciemment votre relation BDSM ?

✅ 3.1. La conscience de ses propres schémas

Comprendre si votre attachement au BDSM est lié à une blessure de rejet vous permettra d’agir en pleine conscience, et non sous l’influence de traumatismes passés.

Posez-vous ces questions :

  • Est-ce que j’accepte certaines choses par peur de déplaire ou d’être rejeté·e ?
  • Est-ce que je ressens une panique irrationnelle à l’idée que mon/ma partenaire prenne ses distances ?
  • Est-ce que j’idéalise mon/ma Dominant·e au point de m’effacer totalement ?

👉 Si la réponse est oui, il est peut-être temps de travailler sur cette blessure avant qu’elle ne vous pousse à des choix qui ne sont pas alignés avec votre bien-être.


✅ 3.2. Travailler votre estime de soi en dehors du BDSM

Il est essentiel de ne pas voir le BDSM comme un moyen de "se réparer" mais comme une exploration consciente.
Quelques pistes :

  • Travailler avec un thérapeute spécialisé "sexualité alternative BDSM" (PNL, hypnothérapie, thérapies cognitives et comportementales) pour comprendre l’origine de cette blessure.
  • Renforcer votre capacité à poser des limites sans peur du rejet.
  • Développer des sources de validation internes plutôt que de chercher en permanence l’acceptation externe.


✅ 3.3. Choisir vos partenaires avec discernement

Certaines personnes toxiques repèrent rapidement les individus souffrant de rejet et les utilisent à leur avantage.
Un.e Dominant.e encourage l’autonomie et le bien-être de son/sa soumis·e, et non la dépendance émotionnelle.

👉 Un bon test : si vous exprimez un besoin ou une limite, votre partenaire vous écoute-t-il/elle avec respect ou vous fait-il/elle sentir coupable ?

Conclusion : BDSM et blessure de rejet, une dualité à maîtriser

Le BDSM peut être un merveilleux espace de liberté et d’acceptation, où l’on trouve un cadre sécurisant pour s’exprimer pleinement. Mais lorsqu’une blessure de rejet est sous-jacente, il existe un risque de confondre la dynamique BDSM avec une validation émotionnelle dont on manque ailleurs.

🎯 L’objectif n’est pas d’éviter le BDSM, mais de s’assurer qu’on l’explore pour les bonnes raisons, en étant lucide sur ses propres blessures.


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Ecrit par

Olivier Pairon

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