Le Biais de surestimation : Reconnaître ses limites pour une pratique plus sécure

Le biais de surestimation dans le rôle de dominant·e

Dans le BDSM, le rôle de dominant·e est souvent associé à une grande responsabilité. Pourtant, le biais de surestimation peut amener un·e dominant·e à croire qu’il·elle maîtrise parfaitement les dynamiques psychologiques et physiques impliquées dans une scène. Cela peut se manifester par :

• Une confiance excessive dans la capacité à lire les signaux non verbaux de son·sa partenaire.
• L’idée que son niveau d’expérience ou sa maîtrise technique est suffisant, sans se remettre en question ou continuer à apprendre.
• Une sous-estimation des risques liés à certaines pratiques, comme le bondage ou les jeux de douleur, qui nécessitent une connaissance approfondie des limites anatomiques et émotionnelles.

Le biais de surestimation dans le rôle de soumis·e

Les soumis·es ne sont pas à l’abri de ce biais. Il·elle·s peuvent croire connaître parfaitement leurs limites ou être en mesure de signaler tout inconfort. Cependant, en situation, le stress, l’adrénaline ou le désir de plaire au·à la dominant·e peuvent altérer leur capacité à s’exprimer clairement ou à reconnaître leurs propres signaux d’alerte.

Exemples de situations fréquentes

• Dominant·e novice : Paul se lance dans le BDSM et décide de diriger une scène de suspension sans formation préalable, pensant que ses lectures suffisent. Résultat : il met son·sa partenaire en danger.
• Soumis·e sous influence émotionnelle : Claire accepte une intensité de douleur plus élevée que d’habitude pour ne pas décevoir son·sa dominant·e, ignorant ses propres signaux d’épuisement physique.

Ces situations illustrent comment le biais de surestimation peut compromettre les fondements du BDSM : consentement, sécurité et communication.

1. Reconnaître le biais de surestimation

La première étape est de reconnaître que personne n’est à l’abri de ce biais, quel que soit son niveau d’expérience. Une pratique BDSM saine nécessite une remise en question régulière de ses compétences et de ses limites.

2. Renforcer vos connaissances et compétences

• Pour les dominant·es : Suivre des formations, lire des ouvrages spécialisés et consulter des mentors expérimenté·es.
• Pour les soumis·es : Pratiquer l’introspection pour mieux comprendre ses limites et apprendre à les communiquer efficacement. (Voir article sur Indivi-dualité)

3. Maintenir une communication ouverte et honnête

Avant chaque séance, prendre le temps d’échanger sur les attentes, les limites et les scénarios possibles. Pendant la scène, rester attentif aux signaux verbaux et non verbaux, et intégrer des pauses pour vérifier le bien-être des deux parties.

4. Évaluer et ajuster après chaque interaction

Après une séance, prendre le temps de discuter des ressentis et d’identifier les points d’amélioration pour les prochaines expériences.

Le biais de surestimation est un piège subtil mais courant dans le BDSM, qui peut nuire à la sécurité et à l’épanouissement des partenaires. En adoptant une démarche consciente et en restant humble face à ses propres limites, chacun·e peut transformer ce risque en opportunité d’apprentissage et de croissance.

La maîtrise dans le BDSM ne réside pas dans une confiance aveugle, mais dans la volonté de se perfectionner et d’écouter activement ses partenaires.