Se reconstruire après une relation toxique BDSM : Retrouver l’équilibre et la liberté intérieure

La dépendance affective
Dans une relation BDSM toxique, la dépendance affective peut être particulièrement accentuée en raison de la dynamique de pouvoir inhérente à ces relations. Le·la soumis·e peut développer un besoin excessif d'approbation de la part du·de la dominant·e, souvent nourri par des comportements manipulatoires ou un attachement déséquilibré. Par exemple, un·e dominant·e toxique pourrait utiliser des phrases culpabilisantes comme :

• « Si tu refuses, tu me déçois. »
• « Un·e vrai·e soumis·e n'aurait pas de limites. »

Ce type de manipulation pousse le·la soumis·e à ignorer ses propres limites, croyant que sa valeur dépend uniquement de la satisfaction de l'autre. Cela peut conduire à une perte d’identité et à un sentiment de vide émotionnel une fois la relation terminée.

Les blessures de l’âme
Les blessures émotionnelles profondes, telles que le rejet, l’abandon ou l’humiliation, sont souvent exacerbées dans une relation BDSM toxique. Ces blessures, théorisées par Lise Bourbeau, se manifestent par des comportements compensatoires ou destructeurs :

• Blessure de rejet : Le·la soumis·e pourrait accepter des pratiques non consenties par peur de ne plus être choisi·e ou désiré·e.
• Blessure d'abandon : Cela se traduit par un attachement excessif au·à la dominant·e, au point d'accepter des comportements abusifs pour éviter la rupture.
• Blessure d'humiliation : Les pratiques BDSM impliquant une dynamique de honte ou de dévalorisation, lorsqu'elles sont mal encadrées, peuvent réactiver ces blessures de manière traumatique.

Le traumatisme émotionnel
Une violation des limites consensuelles dans une relation BDSM a des conséquences similaires à un traumatisme émotionnel dans une relation "vanille", mais amplifiées par le contexte de vulnérabilité volontaire. Par exemple, un·e dominant·e qui ne respecte pas le mot de sécurité pendant une séance peut provoquer :

• Une incapacité à faire confiance dans de futures relations.
• Des flashbacks traumatiques liés aux pratiques BDSM, rendant difficile toute reprise d’exploration.
• Un sentiment de honte et d’autocritique excessif, où la victime se blâme pour ne pas avoir "été assez forte" pour imposer ses limites.

Laura, 29 ans, a vécu une relation D/s qui a débuté de manière consensuelle et respectueuse. Cependant, au fil du temps, son dominant a commencé à manipuler ses sentiments en jouant sur sa peur de l'abandon. Il ignorait fréquemment ses limites en prétendant que c’était pour "tester sa soumission".
Lorsque Laura a exprimé son malaise, il l’a accusée de ne pas être une "vraie" soumise. Après la rupture, elle s’est sentie déconnectée de la communauté BDSM, pensant qu’elle n’avait plus sa place.

Cependant, grâce à un groupe de soutien et un travail thérapeutique, Laura a appris à redéfinir ses attentes et à poser des limites claires. Elle a également trouvé des partenaires respectueux qui ont contribué à lui redonner confiance en elle et en ses désirs.

Reconnexion avec vous-même :

• Faites un réel travail d’introspection pour comprendre vos blessures et besoins.
• Se rappeler que vos désirs sont valides et ne définissent pas votre valeur.

Accompagnement professionnel :

• Travaillez avec un·e thérapeute spécialisé·e en relations et traumatismes pour explorer les blessures laissées par la relation.
• Explorez des pratiques comme la PNL ou l’hypnothérapie pour dépasser les schémas émotionnels négatifs.

Soutien communautaire :

• Rejoindre des espaces bienveillants comme des Munchs pour partager son expérience sans jugement.
• Chercher des modèles relationnels sains et respectueux au sein de la communauté.

Reprendre le contrôle :

• Réévaluer ses limites et créer une liste claire de ses attentes dans les futures relations.
• Se donner le temps de guérir avant de s’engager à nouveau dans une dynamique BDSM.

À retenir

Une relation toxique, même dans un cadre BDSM, ne vous définit pas. Ce sont les choix que vous faites après cette expérience qui façonnent votre avenir. En prenant le temps de vous reconstruire, d'explorer vos désirs et vos limites avec bienveillance, vous pourrez non seulement retrouver confiance en vous, mais aussi vivre des relations enrichissantes et respectueuses.

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